Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/29

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Le chambellan était obligé de se rendre à Berlin pour la succession de l’oncle de sa femme, l’archi-chancelier comte de Kallheim. Il promit au prince de faire une dernière tentative auprès de Kohlhaas ; mais, au bout de quelques jours, il lui fit savoir que toutes ses peines étaient perdues ; qu’il ne fallait plus songer à posséder jamais le billet, à moins qu’il n’y eût quelque moyen de s’en emparer après l’exécution de Kohlhaas, qui devait avoir lieu le lundi des Rameaux.

À cette nouvelle, le prince, qui, pour calmer son chagrin, avait fait venir deux célèbres astrologues, espérant trouver quelque sujet de consolation dans leurs horoscopes, dont l’explication n’avait fait qu’ajouter à ses craintes celle d’une guerre prochaine avec la Pologne ; le prince, dis-je, navré d’un désespoir insuppor-