Page:Kleist - Kotzebue - Lessing - Trois comedies allemandes.djvu/40

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Adam, à Lumière.

Ecoutez, compère ; sur mon âme, je n’y tiens plus. Ma blessure au tibia me donne des nausées ; conduisez vous-même l’affaire, je veux aller me mettre au lit.

Lumière.

Au lit ?… Vous voulez… ? Je crois que vous êtes fou.

Adam.

Le diable m’emporte ! Il faut que je rende.

Lumière.

Je crois vraiment que vous perdez la raison. N’arrivez-vous pas à l’instant ? D’ailleurs cela m’est égal. Dites-le à monsieur le conseiller. Peut-être vous permettra-t-il de vous en aller. Je ne sais vraiment pas ce qui vous manque.

Adam, de nouveau à Ève.

Ève, je t’en supplie, par les cinq plaies du Seigneur : dis-moi ce que vous venez faire ici.

Ève.

Vous l’entendrez déjà.

Adam.

Est-ce seulement à cause de cette cruche que ta mère porte là et que ?…

Ève.

Oui, à cause de la cruche.

Adam.

Et rien de plus ?

Ève.

Rien de plus.

Adam.

Sûrement ? Bien sûrement ?

Ève.

Oui, vous dis-je ; allez ! Laissez-moi en paix.

Adam.

Ah ! toi, écoute, et sois prudente, je te le conseille.