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trouvera-t-il point dans les assemblées des parlements et autres juridictions, où il se fait tant de harangues et de remontrances? … Le bon usage ne se roncontrera-t-il point aussi dans les conversations de tant d’officiers ou de notables bourgeois et de tant d’honnêtes gens qui habitent aux villes? Quoi, le plus grand nombre ne doit-il pas l’emporter sur le moindre?» Mais cette opinion trop démocratique n’était pas de son temps. Hindret, en 1687, revint au jugement de Vaugelas: «Le bel usage des manières de parler et d’écrire se forme pour la plûpart à la cour et à Paris, et de là se va répandre dans les provinces», pour deux raisons: «la première, c’est parce que (le langage de la cour) est l’idiome de notre prince; et l’autre, parce que c’est le lieu où s’assemble tout ce qu’il y a de personnes illustres et considerables des provinces, dont les manières de parler sont plus épurées que celles des autres gens de leur païs, et qui les rectifient et polissent encore par la fréquentation de tous ceux qui approchent le plus de la personne du prince.» Mais cette théorie qui, en fin de compte, ne reconnaît comme bon que le langage du roi seul, n’empêcha pas Hindret d’ajouter: «Il est certain qu’on parle aussi mail à la cour qu’en aucun endroit du royaume, et qu’on parle encore plus mal à Paris; mais ce n’est pas parmi les honnêtes gens.» Plus loin, il soutient que «Paris est le centre de la perfection … du langage, qui, sans contredit, est le plus idiotique et le plus épuré de tous les autres du royaume … Il y a très-peu de différence entre le langage de Paris et celui de la cour. Celui de la cour pourroit avoir un peu plus de politesse, et celui de Paris tant soit peu plus de régularité: car j’ose dire que, sans la pratique des gens de lettres qui fréquentent la plûpart