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C’est un vilain abus, et les gens de police
Nous devraient bien régler une telle injustice.
N’avons-nous pas assez des autres accidents
Qui nous viennent happer en dépit de nos dents?
5.Les querelles, procèse, faim, soif, et maladie,
Troublent-ils pas assez le repos de la vie,
Sans s’aller, de surcroit, aviser sottement
De se faire un chagrin qui n’a nul fondement?
Moquons-nous de cela, méprisons les alarmes,
10.Et mettons sous nos pieds les soupirs et les larmes.
Si ma femme a failli, qu’elle pleure bien fort;
Mais pourquoi, moi, pleurer, puisque je n’ai pas tort?
En tout cas, ce qui peut m’ôter ma fâcherie,
C’est que je ne suis pas seul de ma confrérie.
15.Voir cajoler sa femme, et n’en témoigner rien,
Se pratique aujourd’hui par force gens de bien.
N’allons donc point chercher à faire une querelle
Pour un affront qui n’est que pure bagatelle.
On m’appellera sot de ne me venger pas;
20.Mais je le serais fort, de courir au trépas.
                    (Mettant la main sur sa poitrine.)
Je me sens là pourtant remuer une bile
Qui veut me conseiller quelque action virile: