Page:Kotzebue - Supplement au theatre choisi.djvu/123

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et avec ce bâton… ce sac… ces misérables haillons… je suis venue attendre sur les grands chemins, de la charité de mes semblables… un morceau de pain… que souvent, hélas ! on me refuse.

Frédéric.

Et votre fils… pendant que vous souffriez, avait de tout en abondance ! Si j’avais pu en concevoir l’idée ! Mais le ciel soit béni, qui vous a conservée au travers de tant de dangers ! Il nous a réunis ! nous ne nous séparerons plus… Je reste avec vous… Oui, ma mère, je ne vous quitte plus… J’écrirai à mon capitaine… il sera content… j’en suis sûr. Je n’ai rien appris, à la vérité ; je ne sais aucun métier… mais ces bras, faute d’autre emploi, sauront labourer la terre. Oh ! oui, tout ira bien… Nous serons heureux… mon travail prospérera… Dieu nous bénira… Il récompensera vos vertus… il me protégera à cause de Vous.

Wilhelmine.

Et je pourrais encore me dire malheureuse ?

Frédéric.

Mais vous ne m’avez point dit qui est mon père… son nom…

Wilhelmine.

Le baron de Wildenheim.

Frédéric.

Et vous dites… qu’il demeure là-bas… dans ce château…