elle est mieux, et n’a d’autre désir que de revoir son fils. Continuez à être, comme vous l’avez été jusqu’à présent, son soutien et sa consolation. Vous fûtes toujours pour cette bonne mère un sujet de se réjouir : frémissez, en pensant au moment, où coupable de vol et d’assassinat, vous n’étiez plus à ses yeux qu’un objet d’horreur. Allez, mon garçon, allez ; conduisez-vous avec sagesse, j’aurai les yeux sur vous. Vous m’intéressez, oui, vous m’intéressez ; et si, à l’avenir, votre conduite répond à mon attente, je vous ferai du bien. Ma bourse, ma maison vous seront ouvertes. Adieu : le ciel soit avec vous.
Vos procédés, monsieur, sont certainement au-dessus du commun. Vous joignez à la clémence la générosité : tout est beau, tout est grand dans votre façon d’agir. Vos conseils sont ceux d’un père, d’un ami. Ils m’ont vivement touché, et m’enhardissent à mettre en vous ma confiance entière. Vous êtes, ce qu’on appelle je crois communément dans le monde, un grand homme. Vous ne pouvez qu’être un homme juste. Eh bien, monsieur ! permettez-moi de réclamer de cette même justice, dont vous connaissez sans doute les lois, contre un père qui fit, jusqu’à ce jour, le malheur de son fils.
D’un père, dites-vous ! vous avez un père ! je ne vous croyais qu’une mère : et quel est-il ?