Page:Kotzebue - Supplement au theatre choisi.djvu/213

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Le Baron, allant à lui.

Mon ami ! empêchez qu’il ne sorte… ramenez-le… oui, ramenez-moi mon fils… Allez trouver sa mère, courez… vous la trouverez… là-bas… quelque part, au village, malade… dans une chaumière… Elle expire, peut-être… ne perdez point de temps… allez.

Erman

Mais ! que puis-je… que faut-il…

Le Baron.

Ah ! mon ami… dites, faites tout ce que le ciel vous mettra au cœur de faire dans ce moment. Incapable de tout, n’ayant pas assez d’une âme pour sentir, je ne puis rien vous dire. Sauvez-la… secourez-la… que je la voie, et que je meure à ses pieds !… Allez…

(M. Erman sort.)
Le Baron, seul.

Veillai-je !… Dieu tout bon ! Par où ai-je donc mérité tes faveurs ? Je retrouve un fils, et je retrouve avec lui des entrailles de père… Ô délicieuses larmes qui dans ce moment coulez de mes yeux ! soulagez mon cœur oppressé : effacez, par la douceur que je goûte à vous répandre, celles que le remords m’a arrachées tant de fois ! Je retrouve un fils et je puis réparer mes torts… je retrouve un fils, et je ne l’ai pas encore serré dans mes bras ! Ah ! qu’il vienne, que je l’embrasse, et qu’il me pardonne ! (il appelle.)