Page:Kotzebue - Supplement au theatre choisi.djvu/237

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de son nom, elle me le donna en naissant ; et jusqu’à présent je n’en connus pas un plus beau, plus grand et plus noble. Celui de Wildenheim que vous m’offrez ne peut recevoir d’éclat, n’avoir quelque prix à mes yeux, qu’en s’associant au sien. Consultez là-dessus les mouvemens de votre cœur, la justice. Le mien qui n’eut jamais d’autre règle, s’explique ici sans feinte. Ou Wilhelmine Burchel sera Wilhelmine Wildenheim, ou votre fils, renonçant aux titres, aux honneurs, à la fortune, à tous ces frivoles avantages que vous m’offrez, vivra et mourra sous le nom qu’il a porté jusqu’à ce moment, et qui lui fut donné par sa mère.

(Il sort.)




Scène VIII.


LE BARON, M. ERMAN.


Le Baron, seul.

Il sort !… il me quitte ! et moi, étonné, confondu, je le laisse aller, sans lui répondre… est-ce pusillanimité ? est-ce faiblesse ? Pourquoi-donc mon cœur n’est-il pas content ? D’où vient qu’il murmure ? Je croyais jouir enfin du calme et du bonheur que me promettait le retour d’un fils, et je ne me sens que plus troublé encore. Ah ! Wilhelmine ! Wilhelmine ! tu es là… je t’entends, que dis-je ! Je sens que toujours je t’adore, et cependant je dois renoncer à toi !… y renoncer ? Oui ; tout m’en fait la loi, tout l’exige, mon état, mon rang, ma fille. Ah ! que le bonheur est loin