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En même temps, l’armée du Sud, commandée par Montesquiou, entrait en Savoie, le jour même de l’ouverture de la Convention. Elle s’emparait quatre jours plus tard de Chambery et apportait dans cette province la révolution paysanne.

À la fin de ce même mois de septembre, une des armées de la République, commandée par Lauzun et Custine, passait le Rhin et s’emparait d’assaut de Spire (30 septembre). Worms se rendait quatre jours plus tard, et le 23 octobre, Mayence et Francfort-sur-le-Mein étaient occupés par les armées des sans-culottes.

Dans le Nord, c’était aussi une série de succès. Vers la fin d’octobre, l’armée de Dumouriez entrait en Belgique, et le 6 novembre elle remportait à Jemmapes, aux environs de Mons, une grande victoire sur les Autrichiens, — victoire que Dumouriez avait arrangée de façon à faire valoir le fils du duc de Chartres, — et à sacrifier deux bataillons de volontaires parisiens.

Cette victoire ouvrait la Belgique à l’invasion française. Mons était occupé le 8, et le 14, Dumouriez faisait son entrée à Bruxelles. Le peuple reçut les soldats de la République à bras ouverts.

Il attendait d’eux l’initiative d’une série de mesures révolutionnaires, surtout concernant la propriété foncière. Telle était aussi l’opinion des Montagnards, — du moins de Cambon. Lui, qui avait organisé l’immense opération de la vente des biens du clergé comme garantie des assignats, et qui organisait en ce moment la vente des biens des émigrés, ne demandait pas mieux que de lancer le même système en Belgique. Mais, soit que les Montagnards eussent manqué d’audace, assaillis