Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/149

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Mais même si nous adoptons seulement le chiffre de 100 francs par hectare pour le loyer et les impôts, et celui de 23 hectolitres pour la moyenne de la récolte, nous verrons encore que sur le prix de vente de l'hectolitre le propriétaire anglais et l'État prélèvent 4 francs. Si donc la culture du blé revient en Angleterre à un prix si élevé, alors que la somme de travail est bien moindre qu'en Russie, la faute en est au taux très élevé atteint par les fermages pendant les années 1860-1880. Mais cette augmentation était due elle-même à la facilité avec laquelle on réalisait de gros bénéfices par la vente des produits manufacturés à l'étranger. C'est donc la situation fausse de l'économie rurale anglaise et non l'infertilité du sol qui est la principale cause de la concurrence russe.


Il conviendrait de s'étendre beaucoup plus longuement sur la concurrence américaine ; c'est pourquoi je renverrai le lecteur à la remarquable série d'articles traitant l'ensemble du sujet que Schaeffle publia en 1886 dans la Zeitschrift für die gesammte Staatscienschaft (Revue des Sciences sociales), et à un excellent article sur le prix de revient du blé dans le monde entier