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Capelle ; et dans les deux cas les résultats ont été des plus remarquables. Dans cette dernière station on appliqua pour le choix des semences une méthode qui est en usage en France. Dès maintenant, quelques fermiers français parcourent leurs champs de blé avant que la moisson commence, choisissent les plantes les plus robustes qui portent deux ou trois tiges d'égale longueur et ornées de longs épis bien fournis de grains, et ils cueillent ces épis. Puis ils détachent avec des ciseaux les deux extrémités de chaque épi et n'en gardent que le milieu qui contient les plus grosses graines. Avec une quinzaine de litres de grains, ainsi sélectionnés, ils ont pour l'année suivante la quantité nécessaire de semences de qualité supérieure[1].

M. Dessprèz procéda de cette façon. Puis les graines furent plantées une à une, en lignes, à vingt centimètres les unes des autres, à l'aide d'un outil imaginé à cet effet et rappelant le rayonneur dont on se sert pour planter les pommes de terre. Les lignes, également distantes de vingt centimètres, furent alternativement réservées aux grosses graines et aux petites. Dix centiares furent plantés de cette façon avec des graines provenant d'épis hâtifs et d'épis tardifs. On obtint alors des récoltes correspondant, pour

  1. Parmi les agriculteurs les opinions diffèrent cependant sur cette méthode de sélectionner les semences.