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du travail dans les fabriques, tandis que les autres retournaient à l'agriculture ou devenaient maraîchers.

Un autre centre important pour les industries rurales se trouvait dans les environs de Rouen, où il n'y avait pas moins de 110.000 personnes employées en 1863 à tisser les cotonnades qui étaient ensuite finies dans les fabriques de la ville. Dans la vallée de l'Andelle (département de l'Eure), chaque village était à cette époque une ruche industrielle, chaque ruisseau était utilisé pour mettre en mouvement une petite fabrique. Reybaud décrivait la condition des paysans, qui combinaient l'agriculture avec le travail dans une fabrique rurale, comme étant des plus satisfaisantes, surtout quand on la comparait avec la condition des tisserands dans les misérables taudis de Rouen. Il citait même un cas ou deux, où les fabriques de village appartenaient en commun aux habitants.

Dix-sept ans plus tard, Baudrillart[1] dépeignait la même région en des termes à peu près identiques ; et, bien que les fabriques rurales aient dû reculer dans de fortes proportions devant les grandes fabriques de la ville, la production annuelle de l'industrie rurale était encore évaluée à 85 millions de francs.

À l'heure actuelle, les grandes fabriques ont

  1. Les Populations agricoles de la France : Normandie.