Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/284

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de toile, et qui est de date toute récente, nous voyons que, même à l'heure actuelle, le tissage est encore en pleine prospérité dans les campagnes. Cholet en est actuellement le centre. Cette ville possède une filature et une fabrique de tissus, mais ces deux établissements emploient beaucoup moins d'ouvriers qu'ils n'en font travailler à domicile, le travail étant réparti dans deux cents villages des environs (départements de Maine-et-Loire, de la Vendée, de la Loire-Inférieure et des Deux-Sèvres)[1]. Ardouin-Dumazet nous apprend que ni à Rouen ni dans les cités industrielles du nord de la France on ne fabrique autant de mouchoirs de toile qu'on en fait dans cette région sur des métiers à main.

À l'intérieur de la courbe que décrit la Loire vers Orléans nous trouvons un autre centre d'industries domestiques qui se rattachent à l'industrie cotonnière. « De Romorantin à Argenton et à Le Blanc, » écrit le même auteur, « c'est un immense atelier où l'on brode des mouchoirs, et où l'on fait des chemises, des faux-cols, des manchettes, des camisoles, des pantalons de femme. Pas une maison, même dans les plus petits hameaux où les femmes ne soient occupées à cette industrie... Simple passe-temps en pays

  1. Le même renouveau se produit dans le Royaume-Uni, où le tissage des mouchoirs de toile se développe à vue d'œil en Irlande, sous la forme de petite industrie.