Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/343

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trale, dont les terres le cèdent beaucoup en fertilité aux terres noires des provinces méridionales, aient été de temps immémorial le siège de toutes sortes de petits métiers, différentes industries domestiques d'origine moderne se développent maintenant dans les provinces les plus favorisées par le sol et par le climat. C'est ainsi que le gouvernement de Stavropol dans le Caucase septentrional, où les paysans ont une immense étendue de sol fertile, est subitement devenu le centre d'une industrie de la soie. Les soies bon marché tissées dans les maisons des paysans alimentent le marché russe et en ont complètement chassé les soieries communes, autrefois importées de France. D'autre part, dans la province d'Orenbourg et sur les côtes de la mer d'Azov, la construction des machines agricoles par la petite industrie s'est développée récemment au milieu des prairies fertiles, couvertes de « terre noire ».

Les aptitudes des ouvriers russes pour organiser leurs industries domestiques sur des bases coopératives mériterait mieux qu'une simple mention. Quant au bon marché des produits manufacturés dans les villages, — bon marché réellement étonnant, — on ne peut pas l'expliquer seulement par la longueur excessive des journées de travail et les salaires très bas, puisque dans les manufactures russes les salaires sont aussi très bas et les journées très longues