Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/347

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Conclusions.


Les faits que nous venons de passer rapidement en revue montrent assez quels avantages il y aurait à tirer d'une combinaison de l'agriculture et de l'industrie, si cette dernière pouvait s'installer au village, non sous sa forme actuelle d'usine capitaliste, mais sous la forme de production industrielle socialement organisée, avec tout le secours que peuvent lui prêter le machinisme et la technique. En fait, le trait prédominant des petites industries, c'est qu'on ne constate l'existence d'un bien-être relatif que là où elles sont associées à l'agriculture, là où les ouvriers sont restés en possession du sol et continuent à le cultiver. Même parmi les tisserands de France ou de Russie, qui ont à compter avec la concurrence de la fabrique, on voit régner un certain bien-être, tant qu'ils ne sont pas forcés d'abandonner la terre.

Au contraire, dès que les impôts trop lourds ou l'appauvrissement résultant d'une crise a forcé l'ouvrier en chambre à abandonner à l'usurier son dernier lopin de terre, la misère se glisse à son foyer. L'entrepreneur, l'acheteur deviennent tout-puissants, l'ouvrier travaille pour rien et souvent toute l'industrie périclite, avant d'avoir pu se réorganiser.