Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/455

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mon et M. Toubeau lancèrent en France l'idée que le repiquage du froment serait un moyen d'augmenter considérablement les récoltes de l'Europe occidentale[1].

Autant que je sache l'idée n'a pas encore été soumise à l'épreuve de l'expérience ; mais quand on pense aux résultats remarquables obtenus par la méthode de piquage de Hallett, à ce que les maraîchers obtiennent en repiquant une fois ou même deux fois leurs plants, et à la rapidité avec laquelle les jardiniers de Jersey savent planter et replanter, il faut reconnaître que, avec le repiquage du blé. apparaît pour l'agriculture une méthode nouvelle qui mérite le plus vif intérêt. On n'a pas encore fait d'expériences dans cette direction ; mais le professeur Grandeau, à qui j'ai demandé son opinion sur la matière, m'a écrit qu'il pense que la méthode a un grand avenir. Des maraîchers parisiens à qui j'ai également demandé leur avis, ne voient naturellement rien d'extravagant dans cette idée.

Avec des plants produisant mille grains chacun — et dans l'expérience de Capelle ils fournissaient déjà une moyenne de 600 grains — la quantité annuelle nécessaire à la nourriture d'une personne (205 litres ou 170 kilogrammes), ce qui représente de 5.000.000 à 5.500.000 grains,

  1. Eugène Simon, La Cité chinoise ; Toubeau, La répartition métrique des impôts, 2 volumes, Paris (Guillaumin), 1880.