Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/60

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— l’Italie a pris rang parmi les pays manufacturiers. « Partout vous voyez un effort industriel et commercial considérable. » écrivait au Temps un économiste français, « L’Italie aspire à se passer des produits étrangers. Le mot d’ordre patriotique est : L’Italia farà da sè ! Il inspire toute la masse des producteurs. Il n’est pas un seul industriel, pas un seul commerçant qui, même dans les circonstances les plus insignifiantes, ne fasse son possible pour s’émanciper de la tutelle de l’étranger. » Les meilleurs modèles français et anglais sont imités et perfectionnés par la grâce du génie national et des traditions artistiques.

L’accroissement des importations de houille (7.673.400 tonnes en 1905, contre 779.000 en 1871, et 3.917.000 en 1891) ; le développement des industries minières qui ont triplé leur production en quinze ans, de 1870 à 1885 ; la production croissante de l’acier et des machines (près de 120 millions de francs en 1900), qui — comme le disait Bovio — prouve qu’un pays dépourvu de combustible et de minerais peut néanmoins avoir une industrie métallurgique considérable ; et, pour finir, les progrès des industries textiles, révélés par les importations de coton brut et l’augmentation du simple au quadruple du nombre des broches en trente ans[1] — tout cela montre

  1. Les importations de coton brut atteignaient 150.000 quintaux métriques en 1880, 300.000 en 1885, et 2.067.430 en 1908. Le nombre des broches était de 3.800.000 en 1907, contre 880.000 en 1877. Toute l’industrie s’est développée depuis 1859. En 1908, la production locale de fonte montait jusqu’à 133.000 tonnes, et la production italienne de l’acier était de 430.000 tonnes en 1907, et de 506.000 en 1908. Les exportations des tissus en 1905 s’élevaient déjà à 620 millions de francs pour les soies, à 111 millions pour les colonnades, et 36 millions pour les articles de laine.