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AURORE TRAGIQUE


Au firmament blémi des apparitions roses
D’ailes lointaines d’oiseaux
Palpitent. Et bientôt
Elargies, elles planent plus haut,
Zébrées de carmin éclatant
Comme trempées dans le sang.

Et voici qu’un jour livide
Se lève sur des espaces jonchés
De morts héroïques par le combat fauchés.

Ce furent de jeunes hommes aux prunelles candides,
Des mères les attendent, douloureuses mères !
Des fiancées, filant leur voile d’épousée,
Prient… espèrent.

Cependant la pourpre sombre
Où sont gisants les guerriers trépassés
Ensanglante la pénombre
Et se reflète au ciel empourpré.