Page:Krysinska - Joies errantes, 1894.djvu/51

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Tout ce qu’elle sait — cette petite courtisane —
C’est que son amoureux est le plus grand
Gentilhomme de France, —
Et que le rose tendre lui va divinement.

Mais le carmin mignard,
De ses joues, pâlit soudain ;
Car, le souvenir lui vient
D’un odieux cauchemar
Qu’elle eût dernièrement :

C’était, au milieu d’une hurlante multitude…
Un lourd couteau
Tombait sur son cou délicat…

— Ah ! le vilain rêve ! — dit-elle, de ses mignonnes lèvres roses,
Qu’on dirait peintes par Boucher,
— Décidément, je ne boirai plus de café,
C’est lui qui doit en être cause —

Mais déjà, pensant à autre chose,
Elle vide sa tasse à petits traits.