Page:L'œil ouvert ! - Bourassa et l'Anti-Laurierisme, 1911.djvu/52

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

tretenir l’accord entre les Canadiens de différente origine.

Au surplus, M. Bourassa ne peut pas dire qu’il ait un programme défini. Il paraît en ce moment avoir un pied dans l’arène provinciale et l’autre dans l’arène fédérale.

Où ira-t-il choir ; nous n’essaierons pas de le conjecturer.

Pourtant, malgré l’incohérence de sa situation, il ne rate pas une occasion de réveiller les susceptibilités de race et de jeter l’injure à tout le monde.

Sa vanité est telle qu’il croit personnifier la raison, l’esprit et la droiture : il n’a pour tout ce qui existe en dehors de lui que le plus noir mépris.

Aussi, tous ceux qui l’approchent ne tardent-ils pas à être dégoûtés de sa phénoménale suffisance.

Sur sa promesse de coopération loyale le parti conservateur a accepté son alliance ; en quelques semaines, il s’était rendu si désagréable que le pacte était rompu.

M. Bourassa ne parle et n’écrit jamais sans insulter les conservateurs les plus éminents.

Les politiciens qui ne pensent pas comme lui sont des bandits, les journalistes qui refusent de lui brûler de l’encens sous le nez sont des ignorants, des êtres méprisables, etc., etc.

A-t-on jamais vu un homme public, qui aspire à jouer un rôle parmi les siens, se livrer à pareilles impudences, afficher autant d’égoïsme et de vanité insolente

M. Bourassa est devenu une impossibilité politique.

(Patrie — 17 mai 1911.)


LES TROIS PLACES DE M. BOURASSA


M. BOURASSA (à la foule) — Honte aux créchards aux vendus, au solliciteurs de places !
UNE VOIX — Et le Bureau de Poste ? et le Commissariat de Paris ? et le siège de Député-Orateur ?


M. BOURASSA JUGÉ PAR LES SIENS.


M. Bourassa se fait accompagner dans les assemblées des élections actuelles, par M. Jean Prévost que son journal avait autrefois qualifié du surnom de « Jean Sans Terres » d’abord, puis de « Jean Sans Tête ».

Il n’a pas d’éloges suffisants à décerner à M. Jean Prévost, maintenant que celui-ci vogue dans la galère bourassiste.

Pour que le public sache bien quelle estime réciproque ont les pantins qui s’agitent dans la comédie autonomo-rationaliste, voici un aperçu de la façon dont M. Jean Prévost, alors ministre de la Colonisation et des Terres, traitait le Grand Rédempteur Bourassa, dans une assemblée, tenue à St-Jérôme, le 20 oct. 1907, et où M. Bourassa avait voulu aller faire la leçon à M. Prévost.

Écoutez M. Prévost :

« À St-Hyacinthe, à Rigaud et ailleurs, en août et septembre derniers, vous avez accusé M. Gouin de vouloir créer un ministère de l’instruction publique.

Vous MENTEZ, car vous saviez que M. Gouin dans un discours, prononcé à Montréal, en décembre 1905, a nié que telle était son intention. Vous saviez qu’à la session de 1906, les hon. Turgeon et Roy et deux collègues de M. Gouin se sont prononcés contre un ministère de l’instruction publique.

Vous avez encore MENTI dans le récit que vous avez colporté partout de l’affaire Breaky.

FAUSSE votre affirmation que des limites vendues à Breaky avaient d’abord été mises à l’enchère au prix de $400.00. M. C. Taché, sous-ministre des Terres vous a démenti sous sa signature.

FAUSSE votre histoire de lunch de l’hon. M. Turgeon et de M. Breaky au Club de la Garnison. MM. Turgeon et Breaky vous ont démenti sous leur signature.

FAUSSE votre affirmation que les limites en question n’avaient pas été suffisamment annoncées, M. Taché, sous-ministre, vous a démenti sous sa signature.

FAUSSE votre affirmation que M. Breaky avait revendu ses limites avec un bénéfice de $695,000.00, M. Turgeon vous a démenti avec pièces à l’appui.

Vous avez MENTI en mettant dans la bouche de MM. Eddy et Booth, des affirmations qu’ils n’ont jamais faites, concernant le bois de notre province.

Vous êtes démenti, ici par le texte même des témoignages de ces deux Messieurs, dans le rapport de la Commission de Colonisation.

Vous avez FAUSSÉ ou LAISSE FAUSSER LA VÉRITÉ par vos amis en laissant s’accréditer dans le public que Sir Wilfrid Laurier approuvait votre présente campagne. — Laurier vous a démenti sous sa propre signature dans une lettre à M. Beauparlant.

Vous avez MENTI en accusant M. Dupuis, recorder, d’avoir acheté et revendu avec bénéfice de $39,000, des terres achetées du gouvernement. M. Dupuis vous a démenti sous sa propre signature.

Vous avez MENTI quand vous avez affirmé que le gouvernement vendait « surtout dans le mois de mai » des lots aux colons, afin de laisser aux marchands de bois, un autre an pour enlever le bois de ces terres. Vous êtes démenti par les documents officiels qui démontrent que de 1900 à 1907 (sept ans), il a été vendu des lots aux colons :

En mars, 1498 ;

En avril, 2888 ;

En mai, 612 seulement.

Vous avez MENTI quand vous avez dit que le gouvernement en taxant les opérations de bourse n’avait atteint que les transactions faites au comptant, et que pour