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CONTES SLAVES

— Ah ! ah ! voilà Omer à la langue coupée, dit-elle comme en bégayant.

— Tu te trompes, dit Omer.

Elle, comme étonnée de ce qu’il ne bégayait pas, se mit à lui demander.

— Qu’est-il donc arrivé ?

— Dieu et le sage cadi (il est joli comme une pomme, Dieu le garde de tout mal !) m’ont sauvé et attrapé le juif.

— Est-il plus joli que moi, le cadi ? reprit Meïra en lui montrant les trente bourses.

Omer pleura de joie, et baisa trois fois le front charmant de son adroite épouse. Voyant combien elle était sage, il l’aima trois fois plus qu’auparavant, il écouta ses bons conseils, s’adonna avec ardeur au travail, et acquit une grande richesse.