Page:Lénine - Discours aux congrès de l’Internationale communiste, 1973.djvu/172

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république, il faut bien tenir compte du fait que, sur le plan politique, il s’est actuellement établi, à coup sûr, un certain équilibre des forces qui s’affrontaient ouvertement, les armes à la main, pour la suprématie de l’une ou l’autre classe dirigeante, un équilibre entre la société bourgeoise, la bourgeoisie internationale dans son ensemble, d’une part, et la Russie des Soviets, de l’autre. Mais, bien entendu, un équilibre dans un sens limité. C’est uniquement à l’égard de cette lutte armée que je constate un certain équilibre dans la situation internationale. Il faut, bien sûr, noter qu’il s’agit seulement d’un équilibre relatif, d’un équilibre fort instable. De nombreux matériaux inflammables se sont accumulés dans les Etats capitalistes, de même que dans les colonies et les semi-colonies qui n’étaient considérées jusqu’ici que comme des objets et non comme des sujets de l’histoire ; aussi est-il fort possible que tôt pu tard, et de la manière la plus inattendue, des insurrections, de grandes batailles, des révolutions éclatent dans ces pays. Ces dernières années, nous avons vu la bourgeoisie internationale s’attaquer directement à la première république prolétarienne. Cette lutte a été au centre de la situation politique mondiale ; et c’est sur ce terrain qu’un changement est intervenu maintenant. La tentative de la bourgeoisie internationale d’étrangler notre république ayant échoué, il s’est établi un équilibre — bien entendu, fort instable.

Certes, nous comprenons parfaitement que la bourgeoisie internationale est aujourd’hui beaucoup plus forte que notre république, et que seul un concours de circonstances particulières l’empê-