Page:Lénine - Discours aux congrès de l’Internationale communiste, 1973.djvu/186

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C’est ainsi que nous avons modifié notre politique économique : les réquisitions ont fait place à l’impôt en nature. Cela n’est pas venu du premier coup. Vous pouvez lire dans la presse bolchevique diverses propositions publiées au cours de plusieurs mois, mais on n’a pas trouvé un projet dont le succès eût été vraiment assuré. Cependant, cela n’a pas d’importance. Ce qui importe, c’est que nous avons modifié notre politique économique en obéissant exclusivement aux circonstances pratiques et aux impératifs de la situation. La mauvaise récolte, le manque de fourrages, la pénurie de combustible exercent naturellement une influence décisive sur l’économie dans son ensemble, et aussi sur l’économie paysanne. Si la paysannerie dit non, nous n’aurons pas de bois. Et sans bois, les fabriques seront forcées de s’arrêter. La récolte désastreuse et le manque de fourrages ont fait que la crise économique a pris, au printemps de 1921, des proportions gigantesques. Tout ceci est la conséquence de trois années de guerre civile. Il fallait prouver à la paysannerie que nous pouvions et voulions modifier rapidement notre politique afin d’améliorer immédiatement son sort. Nous disons sans cesse, — au IIe Congrès on l’a dit aussi, — que la révolution demande des sacrifices. Certains camarades argumentent ainsi dans leur propagande : nous sommes prêts à faire la révolution, mais il ne faut pas qu’elle soit trop dure. Si je ne m’abuse, cette thèse a été formulée par le camarade Smeral dans son discours au congrès du parti tchécoslovaque. J’ai lu cela dans le