Page:Lénine - Discours aux congrès de l’Internationale communiste, 1973.djvu/99

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Quand le camarade Crispien dit maintenant que la dictature du prolétariat n’est pas une nouveauté, et qu’il ajoute : « Nous avons toujours été pour la conquête du pouvoir politique », cela signifie éluder le fond du problème. On admet la conquête du pouvoir politique, mais pas la dictature. Toute la littérature socialiste, non seulement allemande, mais française et anglaise, prouve que les chefs des partis opportunistes, par exemple Mac Donald en Grande-Bretagne, sont partisans de la conquête du pouvoir politique. Ils sont tous — ce n’est pas peu dire — des socialistes sincères, mais ils sont contre la dictature du prolétariat ! Dès l’instant que nous avons un bon parti révolutionnaire, digne de porter le titre de communiste, il faut faire de la propagande pour la dictature du prolétariat, à la différence des anciennes conceptions de la IIe Internationale. Le camarade Crispien a masqué et dissimulé cette vérité, et c’est la faute fondamentale propre à tous les partisans de Kautsky.

Le camarade Crispien continue : « Nous sommes des chefs élus par les masses. » C’est un point de vue formel et faux car, au dernier congrès du parti des Indépendants allemands, la lutte des tendances nous est apparue clairement. Point n’est besoin de rechercher un sincéromètre et de plaisanter à ce sujet, comme le fait le camarade Serrati, pour établir ce simple fait que la lutte des tendances doit exister et existe ; l’une des tendances groupe les ouvriers révolutionnaires, récemment venus à nous et adversaires de l’aristocratie ouvrière ; l’autre tendance, c’est l’aristo-