moyens du mensonge, de la calomnie et de la trahison la, plus perfide. Nous voyons, comme résultat de notre lutte contre la contre-révolution, le fait que le contre-révolutionnaire le plus audacieux, le général Kornilov, fut massacré par ses propres soldats révoltés[1]. Luttant sur tous les fronts avec notre contre-révolution intérieure, nous avons profité du répit accordé par la bourgeoisie internationale pour porter un coup puissant au corps de notre contre-révolution, écrasée maintenant. On peut dire avec assurance que la guerre civile est terminée dans ses grandes lignes. Certes, il y aura encore des escarmouches, il y aura dans quelques villes des révoltes, provoquées par les efforts isolés de réactionnaires qui s’appliquent à renverser la puissance du peuple, le Pouvoir Soviétique, mais il n’y a aucun doute que la réaction sur le front intérieur est tuée irrévocablement grâce aux efforts du peuple insurgé.
Donc, nous avons vécu la première étape du développement de la révolution, qui débute aux journées d’octobre, une période de succès enivrants qui ont grisé quelques-uns parmi les nôtres. Je le répète, maintenant commence l’étape la plus dure, la plus difficile dans notre révolution. Nous devons tendre toutes nos forces comme un ressort d’acier pour les adapter au nouveau travail créateur, car une persévérance de fer et une discipline de travail exemplaire pourront seules faciliter au prolétariat russe, isolé dans sa tâche titanique révolutionnaire, l’attente de l’heure libératrice où le prolétariat mondial viendra à notre secours. Nous sommes un détachement révolutionnaire de la classe ouvrière qui s’est lancé en avant non point parce que nous sommes meilleurs que les autres ouvriers, non point parce que le prolétariat russe est supérieur à la classe ouvrière des autres pays, mais uniquement parce que nous étions un des pays les plus arriérés du monde. La victoire finale, nous l’atteindrons seulement quand nous aurons brisé l’impérialisme mondial qui s’appuie sur la force gigantesque
- ↑ Le général Kornilov fut tué par un obus bolchéviste en assiégeant Ekaterinodar, le 13 avril 1918.
