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LIVRE II.

tanément, s’astreignirent à la résidence, n’amenèrent point d’artistes et se bornèrent, quand ils entreprirent quelque chose, à des travaux insignifiants. Aussi, le style employé avait-il peu d’importance, et c’est en pur gothique que, sous l’évêque Lascaris de Tende (1523-1530), furent élevées certaines parties de la cathédrale de Beauvais. À Auch, bien qu’à une date plus récente (1551-1586), les archevêques Hippolyte et Louis d’Este se désintéressèrent également de la direction imprimée autour d’eux à l’architecture. Si Julien de la Rovère, le futur Jules II, rêva un instant d’introduire la Renaissance à son abbaye de Saint-Gilles, dont la magnifique basilique romane avait été pauvrement achevée au xiiie siècle, il ne mit jamais la main à l’œuvre. Deux membres de la même famille, Léonard et Antoine de la Rovère, successivement évêques d’Agen (1487-1538), firent bien poser quelques assises à leur cathédrale, mais seulement après arrêts du parlement de Bordeaux, rendus à la requête de la municipalité. Quant à César des Bourguignons, son premier soin en arrivant à Limoges fut de congédier les ouvriers qui travaillaient à Saint-Étienne. La Renaissance ne trouva pour la protéger, parmi les membres du clergé, que des Français, et tout le monde connaît les noms de Georges d’Amboise (Rouen et Gaillon), Jean Le Veneur (Tillières), Georges d’Armagnac (Rodez), Geoffroy d’Estissac (Poitiers et Maillezais), Jean de Langeac (Limoges), Jean Danielo (Vannes), Jean d’Amoncourt (Langres), Claude de Givry (id.), Hector d’Ailly (Toul), Jean de Mauléon (Saint-Bertrand de Comminges), etc.