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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

ducs, et Dijon devint, comme au siècle précédent, un centre artistique considérable, bien que resserré dans des limites assez étroites. Le nord du duché, en effet, c’est-à-dire la partie représentée aujourd’hui par le département de l’Yonne, sans qu’on puisse facilement en indiquer les causes, semble avoir subi une autre influence. Quant à la région qui s’étend au sud, de Charolles à Bourg, elle ne participe que peu ou point au mouvement. La grande et belle église de Brou, bâtie de 1505 à 1532, appartient tout entière au gothique dégénéré, tel qu’on le comprenait en Belgique à la fin du xve siècle et même longtemps après. Marguerite d’Autriche, veuve de Philibert le Beau, prince de la maison de Savoie, ne songea pas un instant à faire venir des artistes d’Italie. Des négociations furent d’abord engagées avec Michel Colombe, au moins pour ce qui concernait les tombeaux, par l’entremise de Jean Perréal ; mais, fatiguée des agissements de ce dernier, esprit brouillon s’il en fut jamais, et peut-être aussi influencée par son entourage, la princesse se décida à confier la direction des travaux au Brugeois Louis van Boghen, qui s’adjoignit pour la sculpture les deux frères Conrad et Thomas Meyt.


La ville de Lyon, par sa position non loin de la frontière et ses relations continuelles avec l’Italie, eût dû, semble-t-il, entrer de bonne heure dans le mouvement. Néanmoins, c’est le contraire qui arriva. Le séjour dans son sein de Florentins illustres, tels que les Médicis, les Pazzi, les Pitti, les Strozzi, les Capponi, les Ricci, venus volontairement ou amenés par les commotions politiques, ne servit absolument de rien.