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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

reviennent sous leurs mains avec une fréquence et une affectation tout à fait significatives. L’étude de ces différents caractères a une grande importance, car seule elle permet d’entrer dans la voie des rapprochements, de rectifier avec certitude des attributions erronées ou trop incertaines. Sans avoir presque étouffé les écoles géographiques, comme en Italie, les écoles personnelles en ont gravement troublé l’unité. Leur intervention néanmoins est beaucoup plus une nouvelle source d’informations qu’un élément d’anarchie ; l’art ne saurait perdre à retrouver, joint au cachet général d’une époque ou d’une société, le cachet spécial et la pensée d’un homme de génie.

Les œuvres des architectes de la Renaissance sont loin d’être toutes anonymes, et si, trop souvent, la postérité a fait fausse route à leur égard, il en faut accuser la négligence avec laquelle avaient été fouillées jusqu’ici les archives publiques et privées. Mais, désormais, la France a retrouvé ses titres de noblesse, elle est en droit de revendiquer des productions bénévolement mises au compte de personnalités étrangères. Bien plus, une sympathie universelle seconde les efforts des chercheurs et des érudits ; leurs découvertes sont considérées comme un événement, et la renommée s’en empare aussitôt. On voudrait tout connaître de ces beaux génies qui illustrèrent le xvie siècle, pénétrer dans l’intimité de leur existence en même temps que posséder la liste de leurs travaux.

Au premier rang des architectes qui ont dû au mouvement indiqué de reprendre au grand jour une place méritée figure assurément Pierre Chambiges. Son père,