Page:Léon Palustre - L’Architecture de la Renaissance.djvu/192

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
192
L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

dont l’architecte ne semble avoir eu en vue que de faire valoir la toiture. Autour de la merveilleuse lanterne qui couronne le quadrilatère principal, tout pyramide et des lucarnes ont deux étages, les tuyaux de cheminée s’élèvent sur plans successifs.

Sous Charles IX, il y eut déjà quelques tentatives de briser la ligne élancée des combles. Philibert de l’Orme inventa, vers 1560, les célèbres toitures en forme de carène qui portent son nom. Par suite de la difficulté existant dès cette époque de se procurer les énormes pièces de bois habituellement nécessaires, il composa des fermes au moyen d’une multitude de morceaux bien assemblés et maintenus par des clefs et des chevilles. Mais il n’arrivait ainsi qu’à obtenir un plein cintre dont l’aspect extérieurement eût été fort désagréable. L’adjonction de deux nouvelles pièces, formant angle au point le plus élevé, remédia à cet inconvénient, et le plein cintre fut changé en une sorte d’arc en accolade ou en talon d’un effet assez gracieux, bien qu’un peu lourd. D’autres toitures en forme de dôme ou de cloche firent aussi leur apparition au xvie siècle. On en trouve particulièrement des exemples au temps de Henri IV.

Tous les châteaux bâtis ou simplement remaniés durant un siècle, de l’avènement de Charles VIII à la mort de Henri III, sont loin d’avoir échappé à la manie de destruction dont l’effet commença à se faire sentir bien avant la Révolution. Il suffit de rappeler à ce sujet la démolition d’une grande partie du château de Blois par Gaston d’Orléans, frère de Louis XIII, celle du château de Fère-en-Tardenois par le prince de Condé, celle du château du Verger par le trop célèbre cardinal