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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

sur le trône, porta toutes ses préférences sur le château de cette ville, dont l’aile orientale était déjà reconstruite en 1501, lors de la visite de l’archiduc Philippe d’Autriche, père de Charles-Quint. Suivant un procédé du temps, l’ornementation, très riche, est rendue d’autant plus visible qu’elle se détache en blanc sur un fond de briques vermeilles. En outre, les différents artistes employés sacrifient partout largement au moyen âge, et la Renaissance ne fait guère son apparition que dans certaines parties secondaires, du côté de la cour.

Bien que n’ayant pas les mêmes motifs que son prédécesseur, François Ier commença également par entreprendre de grands travaux au château de Blois. Toute l’aile septentrionale remonte au début du règne brillant inauguré en 1515, et l’on peut dire que rien de plus beau n’a peut-être été élevé en France. La façade intérieure, avec ses trois étages où l’ordonnance romaine se montre déjà sans que rien du goût français soit sacrifié, est un véritable chef-d’œuvre. Nous devons cependant faire remarquer que la perfection n’a pas été atteinte du premier coup. Il y a eu hésitation dans l’esprit de l’architecte, et c’est ce qui explique pourquoi la partie de droite diffère sensiblement de celle de gauche. Le grand escalier lui-même, une merveille dont nulle description ne saurait rendre l’incomparable richesse, semble avoir été conçu tardivement. Les assises ne concordent pas et l’ornementation présente un caractère tout particulier.

Du côté du nord l’originalité domine principalement. Que l’on se figure, en effet, deux étages de loges peintes et dorées, ouvertes entre des pilastres isolés ou