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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

substitua un plafond à compartiments à la voûte projetée tout d’abord.

En même temps que Gilles Le Breton, Pierre Chambiges se voyait appelé à Fontainebleau où le roi, sur un dessin tout nouveau, voulait faire élever les longs corps de bâtiments destinés à enclore la cour du Cheval-Blanc. En quatre ans, de 1527 à 1531, tout fut achevé, au moins extérieurement, et cette rapidité d’exécution, constatée par des documents authentiques, exclut toute participation de Serlio, dont l’arrivée en France eut seulement lieu en 1541, à la construction de la célèbre grotte des Pins. De même l’architecte italien, mort en 1552, n’a-t-il pu être chargé, sous Charles IX, de fermer, du côté de l’est, la cour de la Fontaine. Pierre Girard dit Castoret était alors, c’est-à-dire de 1564 à 1566, chargé des travaux de Fontainebleau, et l’on est d’autant moins justifié à lui refuser le corps de logis en question que précédemment, de 1558 à 1561, il avait déjà fait ses preuves en remaniant complètement la façade du château sur la cour du Cheval-Blanc.

Certaines parties de la cour Ovale, telles que le péristyle et la double entrée de l’escalier qui dessert le pavillon de la porte Dorée, ne laissent pas que d’accuser une main habile ; mais cela ne suffit pas pour placer Gilles Le Breton au premier rang. La réputation de Fontainebleau tient surtout à la magnificence des décorations intérieures, au nombre des artistes rassemblés autour de François Ier et qui, durant la seconde moitié du règne, implantèrent chez nous un style absolument nouveau. Le terrain, du reste, avait été bien choisi