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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

points d’appui dont on avait besoin pour faire face à toutes les résistances, le parti adopté s’imposait. Rien n’autorise à voir ici le désir d’imiter l’Italie, et nous aimons à croire que si Chambiges se fût laissé entraîner dans cette voie, son choix eût été plus heureux.

On peut attribuer au séjour de Charles-Quint à Paris, en 1539, l’arrêt de mort du vieux Louvre. Cette résidence, hâtivement aménagée pour recevoir l’hôte impérial, parut alors si incommode que François Ier crut devoir décider sa complète reconstruction. Mais, par suite de différentes circonstances, il fallut attendre jusqu’en 1546 avant de commencer les travaux. À proprement parler, le nouveau Louvre appartient donc bien plus au règne de Henri II qu’à celui de son père. L’aile occidentale, dont on s’occupa tout d’abord, ne fut prête à être livrée aux sculpteurs qu’en 1555. La construction se poursuivit ensuite par l’aile du midi, avec une extrême lenteur si l’on en juge par les monogrammes de Charles IX et de Henri IV qui se succèdent à une courte distance. Quant aux deux autres corps de bâtiments qui devaient fermer le quadrilatère, au nord et à l’est, il n’en a jamais été question. Sous Louis XIII on trouva bon d’allonger démesurément les parties achevées, ce qui changea toutes les proportions et ne permit plus de juger que bien imparfaitement les belles sculptures de Jean Goujon.

Le retard dont nous parlions tout à l’heure eut un résultat des plus heureux, bien que certainement inattendu. En 1539, Pierre Lescot, dont le nom n’était pas encore connu, se fût difficilement trouvé en position d’être appelé à doter Paris d’un somptueux monu-