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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

sonnages représentant les sept jours de la semaine, le roi de France au milieu de ses pairs et les tempéraments de la médecine.

La Bretagne est un pays de pèlerinages : partant, dans la construction des églises, on s’est occupé surtout de la nécessité de grouper autour du prédicateur en renom le plus de fidèles possible. De là certaines dispositions très caractéristiques, l’absence de déambulatoire, un chœur terminé carrément, peu ou point de chapelles latérales, les trois nefs, à peu près égales en hauteur et en largeur, séparées par des colonnes de diamètre restreint, des voûtes en bardeaux richement historiées à leur base sur les sablières et les entraits. Naturellement l’extérieur correspond à l’intérieur. Comme il n’y a pas de poussées obliques à neutraliser, que tout l’édifice se trouve englobé sous un même toit, les savantes combinaisons du moyen âge sont remplacées par quelques niches et une série de gâbles au-dessus des fenêtres.

Ce qui précède ne peut donner qu’une bien faible idée de l’intérêt présenté par les églises bretonnes. Toutes sont précédées, du côté ouest, d’un svelte et élégant clocher, tandis que, sur le flanc sud, font souvent saillie un porche richement orné et une sacristie monumentale. À cela ajoutez, dans le cimetière qui est limitrophe, une chapelle funéraire, un ou plusieurs ossuaires, un calvaire, voire même une fontaine aux proportions colossales. L’esprit est véritablement ébloui quand pour la première fois il considère, comme à Saint-Thégonnec et à Sizun, à travers la triple porte en forme d’arc de triomphe qui sert d’entrée, un pareil