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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

Le château de Mahrisch-Trübau, en Moravie, dont la construction fut entreprise en 1492, sur l’ordre du comte Ladislas Boscovic, semble avoir inauguré la Renaissance dans les provinces autrichiennes. Le portail élevé à cette date, d’une composition naïvement riche, est déjà dégagé de toute attache avec le gothique. En Hongrie, s’il ne reste rien des travaux, purement décoratifs sans doute, confiés durant le xve siècle, par Mathias Corvin et ses magnats, à des maîtres florentins de célébrité différente, tels que Benedetto da Majano, Pellegrino di Fermo, Ammanatini, dit le gras menuisier, Cimenti, Camicia, Baccio et Francesco Cellini, on peut toujours voir, sur le flanc nord de l’église métropolitaine de Gran, une chapelle en croix grecque, datée de 1506, qui transporte l’esprit du visiteur dans la Florence des premiers Médicis. Le tombeau du fondateur, le cardinal-primat Thomas Bahocz, et très probablement la chapelle elle-même, sont dus à Andrea Ferruccio da Fiesole. En 1512, un autre Italien, dont le prénom, Francesco, est seul connu, remaniait le château de Cracovie, et, trois ans plus tard, Bartolomeo da Firenze, ajoutait à la cathédrale voisine l’importante chapelle des Jagellons. Cet oratoire, surmonté d’un dôme éclairé par des œils-de-bœuf comme celui de Sainte-Marie-des-Fleurs, renferme les tombeaux des rois de Pologne.

À Vienne, l’influence italienne, particulièrement l’influence vénitienne, déjà sensible à la fin du xve siècle, domine absolument, dès l’année 1515, dans le portail si caractéristique de la chapelle Saint-Sauveur, terminé par un arc plein cintre sous lequel s’abritent les