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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

tion au sommet d’une colline est merveilleuse, et l’on ne saurait trouver ailleurs un ensemble de constructions plus riches et plus majestueuses, sinon d’un dessin toujours parfaitement pur. Les parties qui nous intéressent, c’est-à-dire l’aile du nord et celle de l’est, ont été construites assez rapidement par les princes électeurs, Frédéric II et Othon-Henri (1544-1559). Trois architectes eurent la direction de l’œuvre : Jacob Haidern, Gaspard Fischer et Jacob Leyder. Les deux derniers, dont les noms se trouvent réunis dans une pièce d’archives, succédèrent au premier on ne sait trop à quelle date. La sculpture, qui tient une si grande place dans la longue façade dite d’Othon-Henri, est due, au moins pour les cariatides des fenêtres et les statues placées dans trois étages de niches, à un habile artiste de Malines, Alexandre Colins. Enfin, c’est un nommé Anthony, dont la nationalité n’est pas bien définie, qui a présidé, paraît-il, à l’exubérante décoration de la porte principale.

En dehors des villes, il ne faut pas oublier quelques grandes habitations seigneuriales qui, la plupart du temps, ne sont que d’anciennes forteresses reconstruites ou remaniées. Le château de Gottesau, près Carlsruhe (1553-1588), fait peut-être seul exception. Aussi son plan, figurant un vaste parallélogramme flanqué de six tours, est-il d’une régularité qui ne laisse rien à désirer. Quant à l’ordonnance composée de pilastres toscans, entre lesquels sont bandés à chaque étage des arcs en anse de panier servant à abriter une double fenêtre à fronton, elle semble imitée de la manière de Pierre Chambiges.