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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

tables joyaux, qui, au-dessus d’une ouverture à plein cintre ou surbaissée, avec accumulation de voussures contournées en spirale ou torsadées, développent parfois des courbes et des contre-courbes, superposent jusqu’à deux étages de niches ou de médaillons. Lorsque les niches manquent, et par conséquent les statues pour lesquelles elles sont faites, l’ornementation peu fouillée s’étend indéfiniment, sans parties tranquilles, multipliant les guirlandes de fleurs, les rinceaux, les arabesques, jusqu’à des rosaces inspirées de l’art moresque.

Bien que percées irrégulièrement, les fenêtres ne sont pas reliées entre elles, de manière à former proprement une façade ; c’est presque par exception que nous les voyons aux casas capitulares (hôtel de ville) de Séville, où l’influence française est incontestable, se rattacher à un système d’harmonie symétrique bien calculé.

Parfois comme au palais Monterey, à Salamanque, que domine une sorte de belvédère à chaque extrémité, l’étage supérieur est largement ajouré en arcades ; parfois aussi, comme à la casa de las Conchas de la même ville, une décoration au moins originale par la répétition indéfinie du même ornement (une coquille de saint Jacques) relève le nu des murs ; mais cela n’empêche pas la plupart des riches habitations d’avoir un peu l’air extérieurement d’une forteresse. Par un ressouvenir de la vie arabe, si semblable sur bien des points à celle des anciens Romains, on a réservé pour une cour intérieure, généralement assez vaste et entourée d’un double étage de galeries, connue sous le