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LIVRE PREMIER

cles, a, dans la plus grande partie de l’Europe, réglé la marche de l’art. On lui doit Saint-Pierre de Rome, c’est-à-dire la plus vaste conception des temps modernes. Bramante, après l’avoir fondée, en est demeuré l’un des principaux chefs.

Pour la première fois, la nouvelle tendance se manifeste, en 1502, dans une construction dont les dimensions sont petites, mais où l’architecte a su faire éclater tant de génie que la postérité, laissant le plus souvent de côté son nom de Saint-Pierre in Montorio, lui donne celui de Temple de Bramante. Au-dessus d’une crypte à voûte surbaissée et de forme circulaire, ornée de caissons, s’élève une rotonde pourtournée de colonnes, à laquelle on arrive par six degrés. Un premier étage jouant le rôle de tambour, en retrait sur les colonnes, supporte la coupole, composée, suivant l’usage qui prévaudra désormais, de deux voûtes, l’une extérieure qui sert de base à la lanterne, l’autre intérieure destinée à recevoir des peintures ou des ornements en relief. On le voit, c’est presque la copie de certains temples élevés par les Romains à leurs divinités, particulièrement à Vesta. Bramante s’était proposé de construire sur le même plan le cloître environnant, mais il ne fut pas donné suite à cette idée. Du même temps que la petite église Saint-Pierre in Montorio est le cloître de Santa Maria della Pace qui, sur le moment, contribua peut-être davantage à faire connaître Bramante, bien que l’œuvre fût moins originale. Dès son avènement, Jules II, pour ses grands projets, savait donc à qui s’adresser : son choix était tout indiqué d’avance.

Nicolas V s’était proposé de reconstruire la basi-