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L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE.

arrêté dans son essor, de quel secours pareilles lois ne sont-elles pas pour le plus grand nombre, et combien plus rares doivent être les compositions incorrectes ! Vignola a encore écrit un Traité de perspective, qui, jusqu’à ces derniers temps, chose à son éloge, n’avait presque rien perdu de sa valeur.

La première construction notable à laquelle Vignola mit la main fut, dans un faubourg de Rome, près de la porte du Peuple, la villa ou plutôt le casino appelé, du nom du pape Jules III, Vigna di papa Giulio. Si le corps de bâtiments commencé vers 1552 était achevé, il restait encore à faire la colonnade semi-circulaire en avant de la cour, la porte extérieure, la nymphée avec ses thermes, ses escaliers et sa balustrade.

Dans le même faubourg, Vignola éleva peu après le petit temple rectangulaire de Saint-André, que surmonte une coupole ovoïde renforcée à sa base, en souvenir du Panthéon, par un triple rang de grandes marches ou gradins. Un avant-corps peu saillant, formé de pilastres corinthiens et percé de deux fenêtres latérales trop courtes, forme frontispice. À l’intérieur, pourtourné de pilastres également corinthiens, deux parties de l’entablement qui n’ont pas leur raison d’être sous une voûte, c’est-à-dire la frise et la corniche, par un raffinement peu habituel aux Italiens, ont été supprimées. Ajoutons que l’ornementation dans les entre-colonnements passe, avec juste raison, pour un peu trop capricieuse.

À l’église du Gesù qui, sauf la voûte, est entièrement de lui, Vignola a inauguré des dispositions intérieures souvent imitées dans la suite en Italie et