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CHAPITRE XCIII.

Du raccourcissement des figures d’un tableau.

Lorsqu’un Peintre n’a qu’une seule figure à faire dans son tableau, il doit éviter tous les raccourcissemens, tant des membres particuliers que de tout le corps, parce qu’il seroit obligé de répondre à tous momens aux questions de ceux qui n’ont pas l’intelligence de son art ; mais aux grandes compositions où il entre plusieurs figures, il peut en faire avec liberté de toutes sortes, selon le sujet qu’il traite, et sur-tout dans les batailles, où il se rencontre par nécessité un nombre infini de contorsions et de mouvemens de figures qui se battent, et qui sont mêlées confusément ensemble dans les fracas et l’agitation furieuse d’une bataille.


CHAPITRE XCIV.

De la diversité des figures dans une histoire.

Dans les grandes compositions d’histoire, ou doit voir des figures de plusieurs sortes, soit pour la complexion, soit pour la taille, soit pour les carnations, soit pour les attitudes. Qu’il y ait des figures grasses et pleines