Page:Léonard de Vinci - Traité élémentaire de la peinture, 1803.djvu/174

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chacune des deux simples qui la composent : cela se remarque dans la fumée, laquelle passant par le conduit d’une cheminée, et se rencontrant vis-à-vis du noir de la suie, elle paroît bleue ; mais au sortir de la cheminée, quand elle s’élève dans l’air qui est de couleur d’azur, elle paroît rousse ou rougeâtre : de même le pourpre appliqué sur l’azur fait une couleur violette, et l’azur étant mêlé avec le jaune devient verd ; et la couleur de safran couchée sur le blanc, paroîtra jaune, et le clair avec l’obscur produit l’azur d’une teinte d’autant plus parfaite, que celles du clair et de l’obscur sont elles-mêmes plus parfaites.


CHAPITRE CXIV.

Du degré de teinte où chaque couleur paroît davantage.

Il faut remarquer ici pour la peinture quelle est la teinte de chaque couleur où cette couleur paroît plus belle, ou celle qui prend la plus vive lumière du jour, ou celle qui reçoit la lumière simple, ou celle de la demi-teinte, ou l’ombre, ou bien le reflet sur l’ombre, et pour cela il est nécessaire de savoir en particulier quelle est la couleur