Page:Léonard de Vinci - Traité élémentaire de la peinture, 1803.djvu/179

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de-gris en quelque ouvrage, on passe dessus légèrement une couche de cet aloës liquéfié, alors la couleur deviendra très-belle ; et cet aloës se peut encore broyer à l’huile séparément, ou avec le vert-de-gris, et avec toute autre couleur qu’on voudra.


CHAPITRE CXXI.

Du mélange des couleurs l’une avec l’autre.

Bien que le mélange des couleurs l’une avec l’autre soit d’une étendue presque infinie, je ne laisserai pas pour cela d’en toucher ici légèrement quelque chose. Établissant premièrement un certain nombre de couleurs simples pour servir de fondement, et avec chacune d’elles, mêlant chacune des autres une à une, puis deux à deux, et trois à trois, poursuivant ainsi jusques au mélange entier de toutes les couleurs ensemble ; puis je recommencerai à remêler ces couleurs deux avec deux, et trois avec trois, et puis quatre à quatre, continuant ainsi jusqu’à la fin ; sur ces deux couleurs on en mettra trois, et à ces trois on y en ajoutera trois, et puis six, allant toujours augmentant avec la même proportion : or, j’appelle couleurs simples