Page:Léonard de Vinci - Traité élémentaire de la peinture, 1803.djvu/194

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CHAPITRE CXLII.

De ceux qui peignant une campagne, donnent aux objets plus éloignés une teinte plus obscure.

Plusieurs estiment que dans une campagne découverte les figures doivent être plus obscures, selon qu’elles sont plus éloignées de l’œil : mais ils se trompent ; il faut faire tout le contraire, si ce n’est que la chose qu’on représente soit blanche, parce qu’en ce cas il arriveroit ce que nous en allons dire ci-après.


CHAPITRE CXLIII.

Des couleurs des choses qui sont éloignées de l’œil.

Plus l’air a de corps et d’étendue, plus il imprime vivement sa teinte sur l’objet qu’il sépare de l’œil ; de sorte qu’il donne plus de force à la couleur d’un objet, s’il est éloigné de deux mille pas, que s’il ne l’étoit que de mille seulement. Quelqu’un dira peut-être que dans les paysages les arbres de même espèce paroissent plus sombres de loin que de près ; mais cela n’est pas vrai