Page:Léonard de Vinci - Traité élémentaire de la peinture, 1803.djvu/206

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ombres seront verdâtres et les lumières rougeâtres, bien que le corps soit de couleurs égales et uniformes ; ce qui arrive, lorsque la lumière venant d’Orient, teindra l’objet de sa couleur même, laquelle sera différente de celle du premier objet ; tellement qu’avec ses reflets elle rejaillit vers l’Orient, et bat avec ses rayons sur les parties du premier objet qu’elle rencontre, et là ses rayons s’arrêtent et demeurent fermes, avec leurs couleurs et leurs lumières. J’ai souvent remarqué sur un objet blanc des lumières rouges et des ombres bleues ; et cela est ordinaire aux montagnes couvertes de neige, lorsque le soleil se couche, et que par l’éclat de ses rayons l’horizon paroît tout en feu.


CHAPITRE CLIX.

Des choses peintes dans un champ clair, et en quelles occasions cela fait bien en peinture.

Quand un corps ombré se termine sur un fond clair, ce corps paroît avoir du relief, et être détaché du fond : cela vient de ce que les corps d’une superficie courbe, s’obscurcissent par nécessité vers la partie op-