Page:Léonard de Vinci - Traité élémentaire de la peinture, 1803.djvu/209

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leur de chaque chose qui se trouvera derrière ce verre, sera falsifiée et mêlée avec la teinte qui est sur le verre, et vous pourrez remarquer quelles sont les couleurs qui en reçoivent un changement plus ou moins avantageux ; par exemple, si le verre est teint en jaune, la couleur des objets qu’on voit au travers, peut aussi-tôt se gâter que se perfectionner, et les couleurs qui en recevront plus d’altération, sont particulièrement l’azur, le noir et le blanc ; et celles qui en tireront quelque avantage, sont principalement le jaune et le vert ; et ainsi, en parcourant de l’œil le mélange de ces couleurs, qui est presque infini, vous choisirez les couleurs dont la composition vous paroîtra plus agréable et plus nouvelle : vous pourrez faire la même chose avec deux verres de diverses teintes, et ainsi de suite avec trois, ou même davantage, en continuant la même méthode.


CHAPITRE CLXII.

Des couleurs.

L’azur et le vert ne sont pas d’eux-mêmes des couleurs simples, parce que l’azur est composé de lumières et de ténèbres, c’est--