Page:Léonard de Vinci - Traité élémentaire de la peinture, 1803.djvu/343

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s’il vouloit seulement en esquisser l’idée ; s’il fait autrement, ce sera contre l’exemple de la Nature, qui doit être son guide : car, comme je viens de dire, une chose ne paroît petite qu’à cause de la grande distance qui est entre l’œil et elle ; la grande distance suppose beaucoup d’air entre deux, et la grande quantité d’air cause une grande diminution de lumière, qui ôte à l’œil le moyen de distinguer les plus petites parties de son objet.


CHAPITRE CCLXXXIII.

Quel champ un Peintre doit donner à ses figures.

Puisque nous voyons par expérience que tous les corps sont entourés d’ombres et de lumières, je conseille au Peintre de faire en sorte que la partie éclairée de sa figure se rencontre sur un fond obscur, et que la partie qui est dans l’ombre soit sur un champ clair : l’observation de cette règle contribuera fort au relief de ses figures.