Page:Léonard de Vinci - Traité élémentaire de la peinture, 1803.djvu/372

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ne paroissent point détachés d’avec leur superficie, étant de même couleur et ayant la même lumière : donc, tout au contraire, ils paroîtront détachés, s’ils sont différens en couleur et en lumière.


CHAPITRE CCCV.

De la différence qu’il y a par rapport à la peinture entre une superficie et un corps solide.

Les corps réguliers sont de deux sortes ; les uns ont une superficie curviligne, ovale, ou sphérique ; les autres ont plusieurs côtés ou plusieurs faces qui sont autant de superficies plates séparées par des angles, et ces corps-ci sont réguliers ou irréguliers. Les corps sphériques ou de forme ovale, paroîtront toujours de relief et détachés de leur fond, quoique le corps soit de la couleur de son fond : la même chose arrivera aux corps qui ont plusieurs côtés ; cela vient de ce qu’ils sont naturellement disposés à produire des ombres, lesquelles occupent toujours un de leurs côtés ; ce qui ne peut arriver à une simple superficie plate.