Page:Léonard de Vinci - Traité élémentaire de la peinture, 1803.djvu/392

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parce que la qualité de ce brouillard est semblable à celle d’un air épais qui se rencontre entre l’œil et l’horizon dans un temps serein ; et le corps qui est près de l’œil étant vu au travers d’un brouillard, semble être éloigné jusqu’à l’horizon, vers lequel une grande tour ne paroît pas si haute que le corps d’un homme qui seroit proche de l’œil.


CHAPITRE CCCXXIV.

De la hauteur des édifices qui sont vus dans un brouillard.

La partie d’un édifice qui n’est pas éloigné, laquelle est plus loin de terre, paroît plus confuse à l’œil : cela vient de ce qu’il y a plus d’air nébuleux entre l’œil et le sommet de l’édifice, qu’entre l’œil et les parties basses de l’édifice ; et une tour dont les côtés sont parallèles, étant vue de loin dans un brouillard, paroîtra d’autant plus étroite qu’elle approchera davantage du rez-de-chaussée : cela arrive, parce que l’air nébuleux paroît d’autant plus blanc et plus épais qu’il est près de terre, et parce qu’un objet de couleur obscure paroît d’autant plus petit, qu’il est dans un champ plus blanc et