Page:Léonard de Vinci - Traité élémentaire de la peinture, 1803.djvu/401

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du corps qui l’éclaire ; donc la blancheur de la muraille étant tout-à-fait privée de couleur, elle prend la teinte de son objet, c’est-à-dire, du soleil et du ciel ; et parce que le soleil vers le soir est d’un coloris rougeâtre, que le ciel paroît d’azur, et que les lieux où se trouve l’ombre ne sont point vus du soleil, puisqu’aucun corps lumineux n’a jamais vu l’ombre du corps qu’il éclaire, comme les endroits de cette muraille, où le soleil ne donne point, sont vus du ciel, l’ombre dérivée du ciel, qui fera sa projection sur la muraille blanche, sera de couleur d’azur ; et le champ de cette ombre étant éclairé du soleil, dont la couleur est rougeâtre, ce champ participera à cette couleur rouge.


CHAPITRE CCCXXIX.

En quel endroit la fumée paroît plus claire.

La fumée qui est entre le soleil et l’œil qui la regarde, doit paroître plus claire et plus transparente que celle des autres endroits du tableau ; il en est de même de la poussière, des brouillards, et des autres corps semblables, qui doivent vous paroître obscurs, si vous êtes entre le soleil et eux.