Page:Léonard de Vinci - Traité élémentaire de la peinture, 1803.djvu/405

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sibles, que la fumée est plus épaisse. La fumée est plus blanche et plus épaisse quand elle est près de son principe, et elle paroît bleuâtre et azurée quand elle en est éloignée : le feu paroîtra d’autant plus obscur, qu’il se trouvera plus de fumée entre l’œil et lui. Dans les lieux où la fumée est plus éloignée, les corps paroissent moins offusqués ; elle fait que le paysage est tout confus, comme durant un brouillard, parmi lequel on voit en divers lieux des fumées mêlées de flammes, qui paroissent dans les masses les plus épaisses de la fumée. Quand il y a des fumées ainsi répandues dans la campagne, le pied des hautes montagnes paroît bien moins que la cime ; ce qui arrive aussi quand le brouillard est bas, et qu’il tombe.


CHAPITRE CCCXXXII.

Divers préceptes touchant la peinture.

La superficie de tout corps opaque tient de la couleur du milieu transparent qui se trouve entre l’œil et cette superficie ; et plus le milieu est dense, et plus l’espace qui est entre l’œil et la superficie de l’objet est grand, plus aussi la couleur que cette superficie emprunte du milieu est forte.