Page:Léonard de Vinci - Traité élémentaire de la peinture, 1803.djvu/441

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de faire des plis, reviendra toujours à son état naturel. Toute chose desire naturellement de se conserver en son être ; par conséquent une étoffe qui est d’une égale force et d’une égale épaisseur au-devant et au revers, tâche de demeurer plate ; c’est pourquoi lorsqu’elle est contrainte par quelque pli de quitter sa forme plate, on remarque dans le lieu de sa plus grande contrainte, qu’elle s’efforce continuellement de revenir en son état naturel ; de sorte que dans la partie la plus éloignée de cette contrainte, elle se trouve plus approchante de son premier état ; c’est-à-dire, plus étendue et plus dépliée. Soit, par exemple, A B C le pli de la draperie, et A B l’endroit de sa plus grande contrainte et le plus plié ; je vous ai dit que la partie de l’étoffe qui étoit plus loin du lieu où elle est contrainte de se plier, tiendroit davantage de sa première forme, et reviendroit plus à son état naturel, de sorte que C se trouvant plus loin du pli, il sera plus large et plus étendu qu’aucune autre partie.